Bérénice, qui était sourde comme un pot,
Trouvait que la musique faisait trop de bruit.
Clémentine
Ah, Clémentine, Clémentine,
Comme tu me serres la pine,
Quand tout me revient en latin
Sous ton fier popotin hautain.
Comme tu me serres la pine,
Quand tout me revient en latin
Sous ton fier popotin hautain.
De Curcuma
Le curé de Curcuma m'a dit
Dix fois : foi de Curcuma, Madile,
Il faut faucher chez soi, soit chez Odile,
Et dealer les épis, espiègles délits,
Si Manu n'est pas manucuré en nénuphar
La nue pharmacienne sans fard
Farcie de piercings — épilée sous le string —
Fera sonner ses anneaux au feeling.
Dix fois : foi de Curcuma, Madile,
Il faut faucher chez soi, soit chez Odile,
Et dealer les épis, espiègles délits,
Si Manu n'est pas manucuré en nénuphar
La nue pharmacienne sans fard
Farcie de piercings — épilée sous le string —
Fera sonner ses anneaux au feeling.
Poème sans musique encore
Sous les quintes lourdes et blondes,
D'élégiaques cordes profondes
Gonflées par le tyran séreux
Lèchent le ton de mille feux
Roulants et blêmes, funérailles
Épouvantées, lourdes sonnailles
Aux atroces grelots canailles
Qui tous ont l'éclat du vitrail.
D'élégiaques cordes profondes
Gonflées par le tyran séreux
Lèchent le ton de mille feux
Roulants et blêmes, funérailles
Épouvantées, lourdes sonnailles
Aux atroces grelots canailles
Qui tous ont l'éclat du vitrail.
Paroles
Comme on aurait voulu
que la litanie se jetât
sans une escale de lumière
dans une mère morte.
que la litanie se jetât
sans une escale de lumière
dans une mère morte.
Les voyages à la bougie
Kiss et Bougie s'emmêlent les bijoux
C'est pas du tout comme ça qu'on fout
La grandiose anomalie des cités
Mais Bijounet s'en est allé chanter
Tout l'été en Syrie fait le kéké
Et nous revient sans burnout
C'est pas du tout comme ça qu'on fout
La grandiose anomalie des cités
Mais Bijounet s'en est allé chanter
Tout l'été en Syrie fait le kéké
Et nous revient sans burnout
Prince dans son boubou
Au clair de la brune, leste comptine
Au clair de la brune,
Mon amie Pierrette,
Prête-moi tes lunes
Pour y faire trempette.
Ma chandelle en pente,
Je n'ai plus de dieu ;
Ouvre-moi ta fente,
Pour l'amour du pieu.
Mon amie Pierrette,
Prête-moi tes lunes
Pour y faire trempette.
Ma chandelle en pente,
Je n'ai plus de dieu ;
Ouvre-moi ta fente,
Pour l'amour du pieu.
L'Affligeant
Je suis l'Affligeant, le veuf, le déboussolé,
La pince d'Arabie à la poutre amollie :
Ma Luna est morte, - et son or conspué
Porte le souci noir de la messe en sursis.
La pince d'Arabie à la poutre amollie :
Ma Luna est morte, - et son or conspué
Porte le souci noir de la messe en sursis.
L'Alhambra
Raphaële, dans les jardins, dans la chambre, dans les toilettes,
Elle coud, elle entre, elle sort, les draps,
Son pantalon, son sexe, son cul,
La nuit, les jardins, l'eau, ses cuisses,
La porte de la chambre, son cul,
Ses mains, sa voix, ses cuisses,
Dans les jardins, dans la nuit,
Dans les draps, son slip, ses pieds,
Son sexe, sa voix dans les draps,
Dans les jardins, dans la nuit.
Elle est assise, elle écarte les jambes, la nuit,
On ne voit rien, mais je vois quand-même,
Je sens, elle écarte les jambes, dans les jardins.
Elle coud, elle entre, elle sort, les draps,
Son pantalon, son sexe, son cul,
La nuit, les jardins, l'eau, ses cuisses,
La porte de la chambre, son cul,
Ses mains, sa voix, ses cuisses,
Dans les jardins, dans la nuit,
Dans les draps, son slip, ses pieds,
Son sexe, sa voix dans les draps,
Dans les jardins, dans la nuit.
Elle est assise, elle écarte les jambes, la nuit,
On ne voit rien, mais je vois quand-même,
Je sens, elle écarte les jambes, dans les jardins.
Blâme
Quand il fait ses gammes, Madame,
Le soir qui vous entre dans l'âme
Jusqu'à l'oursin du macadam
Instille en vous un désir de blâme.
Le soir qui vous entre dans l'âme
Jusqu'à l'oursin du macadam
Instille en vous un désir de blâme.
Jérémiades époncetées
Pleurez, cars d'harmonie, badets, strupontins,
Câpres circonflexes aux orgelles sanglées,
Étrances en gaverne étournelée,
Jermialles décourbées par l'entrace burée,
Pleurez vos onbinnes ourlées comme
En cardes égournées par l'entrevers passif
Du sair qui pace outre à l'arègle !
Pleurez encor à l'encre à bit
Étouffée par l'oine avartée,
Férace pénacle attentève au zaro,
Que vienne enfon le globre Sar
Et l'éponce décurvelé, enfan !
Câpres circonflexes aux orgelles sanglées,
Étrances en gaverne étournelée,
Jermialles décourbées par l'entrace burée,
Pleurez vos onbinnes ourlées comme
En cardes égournées par l'entrevers passif
Du sair qui pace outre à l'arègle !
Pleurez encor à l'encre à bit
Étouffée par l'oine avartée,
Férace pénacle attentève au zaro,
Que vienne enfon le globre Sar
Et l'éponce décurvelé, enfan !
Moule dimanche
Programme communiste
Et l'éléphant bleu
Tropiquement installés
Au bar de la marine
Mangent des frites et de la moutarde
Quand Azur débarque sa moustache
Clapotante comme ferraille aztèque.
Il est grand temps de lire le menu
Des goulags télévisuels.
Marie-Agnès aux fourneaux !
Et l'éléphant bleu
Tropiquement installés
Au bar de la marine
Mangent des frites et de la moutarde
Quand Azur débarque sa moustache
Clapotante comme ferraille aztèque.
Il est grand temps de lire le menu
Des goulags télévisuels.
Marie-Agnès aux fourneaux !
Chansons épileptiques
Des chansons spirituelles
Comme beauté des abeilles
Voltigent partout des groseilles
Encornées au dos des ruelles
Page en bonnet plage en sorbet
Le curé des âmes connaît
Son tatouage de poney
Tant que je vivrai en sa faute
Une nuit céphalée plus haute
D’aimer son âme sans méprise
Quand les pianos se furent tus
La veille où Grenade fut prise
Dans un sanglot de honte nue
Comme beauté des abeilles
Voltigent partout des groseilles
Encornées au dos des ruelles
Page en bonnet plage en sorbet
Le curé des âmes connaît
Son tatouage de poney
Tant que je vivrai en sa faute
Une nuit céphalée plus haute
D’aimer son âme sans méprise
Quand les pianos se furent tus
La veille où Grenade fut prise
Dans un sanglot de honte nue
Sorbet philosophique
Sinueuse et sage danseuse,
Or frais sans le sentiment, voile,
— Partir, au-delà du bien —, toile
Hâlée d'harmonies précieuses,
Icône sensible des ciels
Enrichis, enfance essentielle…
Sorbet
Philosophiqu
E !
Or frais sans le sentiment, voile,
— Partir, au-delà du bien —, toile
Hâlée d'harmonies précieuses,
Icône sensible des ciels
Enrichis, enfance essentielle…
Sorbet
Philosophiqu
E !
Quand le poème sur la mémoire est plus court que son titre, il faut en reprendre deux fois, avant de la perdre tout à fait
Gaspard et Sam revient.
C'est couru de fil blanc !
C'est couru de fil blanc !
Veste colombienne
(Nabe il avait plus de shampoing)
— Escobar je peux t'inviter ?
— Non mais Pablo, l'amante allô !
— Escobar je peux t'inviter ?
— Non mais Pablo, l'amante allô !
Évangéline
Trois prénoms en un seul
Et un ange au milieu
Qui est tombé des cieux,
Racé comme un glaïeul.
Et un ange au milieu
Qui est tombé des cieux,
Racé comme un glaïeul.
Proverbe à quai peut en cacher un autre
Si dans la clef n'espère que le perroquet
C'est en pyjama qu'il faut aller au troquet.
C'est en pyjama qu'il faut aller au troquet.
À Calais
À Calais y'avait des navets et des galets
Mais après le coup de balai
Y'a plus que des Sénégalais pour le ballet
Qui va se danser au palais.
Il faut vider les gringalets
Et fair' venir des Népalais
À Calais pour y replanter des blancs galets.
Mais après le coup de balai
Y'a plus que des Sénégalais pour le ballet
Qui va se danser au palais.
Il faut vider les gringalets
Et fair' venir des Népalais
À Calais pour y replanter des blancs galets.
Derniers palimpsestes
S'il ne doit rester que des palimpsestes
Je vendrai tous mes anciens palindromes
Et j'irai fair la sieste dans la Drôme,
Dans ma veste pâle de Bucarest.
Je vendrai tous mes anciens palindromes
Et j'irai fair la sieste dans la Drôme,
Dans ma veste pâle de Bucarest.
Au Pentagone
Kagi montait les marches du Pentagone
Sans voir la menace qui les descendait.
On aurait dit que ces deux-là
Étaient aveugles et rachitiques
Et qu'ils avaient mangé trop de dragées
Sans penser aux horribles conséquences.
Sans voir la menace qui les descendait.
On aurait dit que ces deux-là
Étaient aveugles et rachitiques
Et qu'ils avaient mangé trop de dragées
Sans penser aux horribles conséquences.
Eluard
ELUARD…
Ne faut-il pas être un peu fou pour s'appeler
ELUARD ?
Ce n'est pas draule de s'appeler
ELUARD !
Ne faut-il pas être un peu fou pour s'appeler
ELUARD ?
Ce n'est pas draule de s'appeler
ELUARD !
Sanglier
Le sanglier, cet animal sanglé de sang allié
dont l'ange ailé en son fond se tait dans la futaie.
dont l'ange ailé en son fond se tait dans la futaie.
Histoire d'amour
— Si je m'appelais Tristan,
T'appellerais-tu Isolde ?
— Tu peux toujours rêver,
Paulo !
T'appellerais-tu Isolde ?
— Tu peux toujours rêver,
Paulo !
Réforme solidaire
Allongé sur la page
Il veut tourner la plage
(Mais il n'a qu'un iPad !)
Alors elle lèche son doigt
Et l'enfonce droit dans sa noix.
(Oh, Dieu, quelle belle escapade !)
Il veut tourner la plage
(Mais il n'a qu'un iPad !)
Alors elle lèche son doigt
Et l'enfonce droit dans sa noix.
(Oh, Dieu, quelle belle escapade !)
Dromadaire solitaire
Le solitaire solidaire
C'est un dromadaire pâle
Dont la bosse des mots
S'est réfugiée dans les palindromes.
C'est un dromadaire pâle
Dont la bosse des mots
S'est réfugiée dans les palindromes.
Désir de Gide
Pantelants de désir, comme dirait Gide.
Gide, qu'est-ce qu'il y connaît,
Aux pantelants ?
Gide, qu'est-ce qu'il y connaît,
Aux pantelants ?
Si d'aventure…
Si d'aventure…
Tout commence toujours par ces trois mots
Que rien ne vient continuer,
Comme si la plaie du Ciel
Avait saigné en vain
Sur l'oubli de l'espace.
Tout commence toujours par ces trois mots
Que rien ne vient continuer,
Comme si la plaie du Ciel
Avait saigné en vain
Sur l'oubli de l'espace.
La mort imparfaite de Gradien
Si Gradien était mort, comme on l'affirme partout,
Étincelle ne serait pas si torturée d'avoir cru
Un instant que sa résurrection pourrait
Mettre en péril la fine perpendiculaire
Sur laquelle elle se balançait depuis une heure !
Étincelle ne serait pas si torturée d'avoir cru
Un instant que sa résurrection pourrait
Mettre en péril la fine perpendiculaire
Sur laquelle elle se balançait depuis une heure !
Iris
Au seuil de l'œil,
L'iris, déjà en deuil,
À peine né comme ex-libris,
Et déjà mort comme un caprice,
Un 19 juillet, seul
En son linceul.
L'iris, déjà en deuil,
À peine né comme ex-libris,
Et déjà mort comme un caprice,
Un 19 juillet, seul
En son linceul.
Toujours plus !
Kagi a décidé de passer
À la vitesse supérieure.
Il va écrire plus de polèmes.
Il va même en écrire une fois plus !
À la vitesse supérieure.
Il va écrire plus de polèmes.
Il va même en écrire une fois plus !
L'Ombre sans femme
— Quelle est cette chose, là, sur le trottoir,
On dirait une ombre de femme…
— C'est bien une ombre de femme,
Mais sans la femme,
Qui s'est absentée un moment.
— Long, le moment ?
— Aussi long que ses jambes…
On dirait une ombre de femme…
— C'est bien une ombre de femme,
Mais sans la femme,
Qui s'est absentée un moment.
— Long, le moment ?
— Aussi long que ses jambes…
Les Tiche
Monsieur Tiche monte à la vigie,
Ses ratiches en effigie.
Tout ça c'est bon pour les Kagi,
Qu'elle aurait dit, la grande Gigi
Qui nous ferait des élégies
Sans que soit du tout assagie
Sa manie de la pédagogie
Comme d'autres ont pour la magie
Des tendresses d'aérophagie.
Quant à madame Tiche,
Ce n'est qu'une potiche
Dont le british caniche
Se tient, comme un fétiche,
Par-dessus l'hémistiche,
En deçà du pastiche.
Ses ratiches en effigie.
Tout ça c'est bon pour les Kagi,
Qu'elle aurait dit, la grande Gigi
Qui nous ferait des élégies
Sans que soit du tout assagie
Sa manie de la pédagogie
Comme d'autres ont pour la magie
Des tendresses d'aérophagie.
Quant à madame Tiche,
Ce n'est qu'une potiche
Dont le british caniche
Se tient, comme un fétiche,
Par-dessus l'hémistiche,
En deçà du pastiche.
Du sexe dans l'art
Matisse m'a dit :
« Mais c'est nul, ton truc, là ! »
Ah bon, que je lui fais…
Et t'as vu le tien, là ?
« C'est un trompe-l'œil ! »
Qu'il me fait.
« Mais c'est nul, ton truc, là ! »
Ah bon, que je lui fais…
Et t'as vu le tien, là ?
« C'est un trompe-l'œil ! »
Qu'il me fait.
La Science et les rêves
— Alors comme ça vous cherchez des femmes sans défense ?
— Celles qui possèdent des défenses nous intéressent aussi.
— Vous savez que chasser l'ivoire est interdit, n'est-ce pas ?
— Mais moi aussi j'ai joué de la licorne, quand j'étais petit !
— Celles qui possèdent des défenses nous intéressent aussi.
— Vous savez que chasser l'ivoire est interdit, n'est-ce pas ?
— Mais moi aussi j'ai joué de la licorne, quand j'étais petit !
Sur son Kant à soi, ou le gang en expansion infinie
Je me demande si Kant n'avait pas raison…
Faudrait pas me pousser beaucoup, moi non plus…
Tu vas voir qu'un jour il va nous rouler les mécaniques !
À mon avis, c'est déjà un peu le cas, avec tous ces big cantiques…
Faudrait pas me pousser beaucoup, moi non plus…
Tu vas voir qu'un jour il va nous rouler les mécaniques !
À mon avis, c'est déjà un peu le cas, avec tous ces big cantiques…
La Caille en l'air, à bretelles
Quand Jésus la Caille
Descendit du miel
En bonne compagnie,
Francis s'en mit plein l'émoi
Sur son teint de mie,
Car quoi qu'on croie
De Carco, il vaut mieux
Qu'un flèche dans un ciel
Jaune paille.
Descendit du miel
En bonne compagnie,
Francis s'en mit plein l'émoi
Sur son teint de mie,
Car quoi qu'on croie
De Carco, il vaut mieux
Qu'un flèche dans un ciel
Jaune paille.
Fifi la Pagode
Chaque fois que je lis ce mot : "impéritie",
Je pense à la Féerie impaire,
Impératrice des péripatéticiennes
Pour une autre fois.
Je pense à la Féerie impaire,
Impératrice des péripatéticiennes
Pour une autre fois.
La Plaque (Hommage discret à Christophe Girard)
— T'as la plaque ?
— Non, et toi ?
— Non, moi chuis pas très nuitblanche.
— Collabo, enflure, zona !
— Calme-toi, on est seuls.
— OK. Tu reveux du tilleul ?
— Non, et toi ?
— Non, moi chuis pas très nuitblanche.
— Collabo, enflure, zona !
— Calme-toi, on est seuls.
— OK. Tu reveux du tilleul ?
Le Pape Ferrat (cha-cha-cha)
Ferhat Abbas ferait un tabac
Si Jean Ferrat plein aux as
Cassait sa pipe en mangeant des tapas
À la terrasse du Cap Ferrat
Mais Ferrat n'est pas cap
De faire du tapage à l'as
En Algérie, et préfère le pastaga
Au ramadan, c'est un pape,
Ferrat, la moustache en bas
Et la chemisette Agence Tass.
À la terrasse du Cap Ferrat
Mais Ferrat n'est pas cap
De faire du tapage à l'as
En Algérie, et préfère le pastaga
Au ramadan, c'est un pape,
Ferrat, la moustache en bas
Et la chemisette Agence Tass.
Arletty
Sous l'aile létale
De la lettre alerte,
L'être écarlate étale
L'altière arbalète
D'Arletty alitée,
L'été, en Arles.
De la lettre alerte,
L'être écarlate étale
L'altière arbalète
D'Arletty alitée,
L'été, en Arles.
Profil
« Un flou filou, filant de foule en foule, fou falot… »
De profil, dis-tu ?
Oui, de profil haut
Qui m'a tant ému,
Joli caraco.
« Je me sens libre avec vous. »
Et cela m'a rendu flou
(Caracolant là, ouf !, sous ces collants-ci,
L'étoile filée de profil, Matisse tissé noir
Devant la porte rouge)
Nuit en fuite et corps à carreau
Durant la fugue sans voix
Qui s'écrit sans prudence.
De profil, dis-tu ?
Oui, de profil haut
Qui m'a tant ému,
Joli caraco.
« Je me sens libre avec vous. »
Et cela m'a rendu flou
(Caracolant là, ouf !, sous ces collants-ci,
L'étoile filée de profil, Matisse tissé noir
Devant la porte rouge)
Nuit en fuite et corps à carreau
Durant la fugue sans voix
Qui s'écrit sans prudence.
Louise et Bernard, tango en triple A
James bande au néon
Et Carlos garde d'elle un ton
Gros comme un citron
Diatonique.
Ça pique !
Dit Véronique
En appuyant sur les touches.
Remontant de la cave, Anna,
Sa pipe à la bouche,
Fait de côté un fa,
Pour éviter Louise qui tangue
En lui tirant sa langue
En alu minimum,
Et lui montre sa pomme.
Mineur accident à la clef
J'hallucine à l'entrée
Tandis que Léon
Se remonte le pantalon
À la barbe à papa
De Maître Cavanna,
Le Triple A
De la musique, là-bas.
Et Carlos garde d'elle un ton
Gros comme un citron
Diatonique.
Ça pique !
Dit Véronique
En appuyant sur les touches.
Remontant de la cave, Anna,
Sa pipe à la bouche,
Fait de côté un fa,
Pour éviter Louise qui tangue
En lui tirant sa langue
En alu minimum,
Et lui montre sa pomme.
Mineur accident à la clef
J'hallucine à l'entrée
Tandis que Léon
Se remonte le pantalon
À la barbe à papa
De Maître Cavanna,
Le Triple A
De la musique, là-bas.
De coulisse en piston
Walter, mon vieux Walter,
Laisse le piston pour la coulisse,
Prends vite tes haltères
Et viens nous rejoindre en Suisse,
Là où le fromage ne pue pas,
Là où les rois mages sont sympas.
Nous aurons des torticolis,
Nous resterons dans les grands lits,
Bien pénards au paradis,
Et nos femmes en bigoudis
Nous feront des spaghettis,
Des spaghettis aux brocolis.
Laisse le piston pour la coulisse,
Prends vite tes haltères
Et viens nous rejoindre en Suisse,
Là où le fromage ne pue pas,
Là où les rois mages sont sympas.
Nous aurons des torticolis,
Nous resterons dans les grands lits,
Bien pénards au paradis,
Et nos femmes en bigoudis
Nous feront des spaghettis,
Des spaghettis aux brocolis.
Pathologue
— Faconde, je vais écrire un pathologue.
— Vous voulez dire un apologue ?
— Non, je dis bien, un pathologue.
D'ailleurs, je n'écris jamais que ça,
Tu le saurais si tu étais psychologue.
— Vous voulez dire un apologue ?
— Non, je dis bien, un pathologue.
D'ailleurs, je n'écris jamais que ça,
Tu le saurais si tu étais psychologue.
L'Intuition
Do, mi, sol, je leur dis,
C'est un accord parfait.
Oui, mais ils me disent, non,
Nous avons une intuition,
Ce serait plus parfait
Si on ajoutait un si.
Comme je leur dis non,
Ils me répondent qu'ils vont
Chercher un professeur
Qui va prouver mon erreur.
Je les regarde se mettre en chemin
Et je vais cueillir du thym.
C'est un accord parfait.
Oui, mais ils me disent, non,
Nous avons une intuition,
Ce serait plus parfait
Si on ajoutait un si.
Comme je leur dis non,
Ils me répondent qu'ils vont
Chercher un professeur
Qui va prouver mon erreur.
Je les regarde se mettre en chemin
Et je vais cueillir du thym.
Conjugaison
Et encore…
Tandis qu'après, on utiliserait
L'indicatif,
Surtout quand, au jardin,
Tous les parapluie auraient été
Conjugués en même temps
Que le hérisson endormi.
Tandis qu'après, on utiliserait
L'indicatif,
Surtout quand, au jardin,
Tous les parapluie auraient été
Conjugués en même temps
Que le hérisson endormi.
Penser aux poireaux
À califourchon sur le foutre de l'aube
Faconde s'apprête à trahir ses larmes
Comme celui qui torture l'amoureuse
Sans rêver aux épluchures de catacombes
Je fais le serment de penser aux poireaux !
Faconde s'apprête à trahir ses larmes
Comme celui qui torture l'amoureuse
Sans rêver aux épluchures de catacombes
Je fais le serment de penser aux poireaux !
Créchi-créchaphobe
Après que l'âne a chaviré,
C'est le bœuf déséquilibré
Qui a tourné son cul vers la
Mec.
C'est le bœuf déséquilibré
Qui a tourné son cul vers la
Mec.
Accord
Johnson Johnson demande le la.
Faconde Norwest, qui a pincé son
Téton gauche, fait la grimace.
« Oui, c'est un peu bas ! »
Faconde Norwest, qui a pincé son
Téton gauche, fait la grimace.
« Oui, c'est un peu bas ! »
Un, deux, trois…
Un, deux, trois,
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Bon, ça va, on a compris !
Tu n'as rien compris du tout,
Écoute !
Un, deux, trois,
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Ah oui, là, je comprends mieux !
Ça m'étonnerait…
Tu es encore loin du compte !
(Et tiens-toi droite.)
(…)
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Bon, ça va, on a compris !
Tu n'as rien compris du tout,
Écoute !
Un, deux, trois,
Un, deux, trois,
Un, deux, trois…
Ah oui, là, je comprends mieux !
Ça m'étonnerait…
Tu es encore loin du compte !
(Et tiens-toi droite.)
(…)
Santé publique
Hier-soir je m'en souviens très bien c'était hier-soir,
Nous étions là, elle et moi, et lui, et eux,
Ensemble, chacun étant assis, bien confortablement,
Et tous nous devisions, dans cette pièce bien chauffée,
Alors que la pluie tombait au-dehors,
Et que le chien dormait près de la cheminée.
Je ne permettrai à quiconque de dire
Que les choses se sont passées autrement.
J'étais là, elle était là, ils étaient là,
Il devait faire près de vingt-deux degrés dans la pièce,
Et nous nous étions servis à boire,
Et la conversation roulait confortablement,
Sans heurts, sans à-coups, sans longues digressions,
Sans tunnels exagérés, et sans que la voix de
L'un d'entre nous s'élève plus que nécessaire.
Tout ce que je dis là est parfaitement exact,
Conforme à la vérité, à mes souvenirs,
Et serait facilement vérifiable en ce moment-même
Si je n'étais pas le seul survivant.
Hier-soir n'est pas si loin que je ne puisse
M'en souvenir avec précision.
Je dirai tout de même ceci, qui sera je l'espère entendu :
La santé publique n'était pas notre préoccupation première.
Nous étions là, elle et moi, et lui, et eux,
Ensemble, chacun étant assis, bien confortablement,
Et tous nous devisions, dans cette pièce bien chauffée,
Alors que la pluie tombait au-dehors,
Et que le chien dormait près de la cheminée.
Je ne permettrai à quiconque de dire
Que les choses se sont passées autrement.
J'étais là, elle était là, ils étaient là,
Il devait faire près de vingt-deux degrés dans la pièce,
Et nous nous étions servis à boire,
Et la conversation roulait confortablement,
Sans heurts, sans à-coups, sans longues digressions,
Sans tunnels exagérés, et sans que la voix de
L'un d'entre nous s'élève plus que nécessaire.
Tout ce que je dis là est parfaitement exact,
Conforme à la vérité, à mes souvenirs,
Et serait facilement vérifiable en ce moment-même
Si je n'étais pas le seul survivant.
Hier-soir n'est pas si loin que je ne puisse
M'en souvenir avec précision.
Je dirai tout de même ceci, qui sera je l'espère entendu :
La santé publique n'était pas notre préoccupation première.
Pliure
C'est la vêture d'une biffure.
Dans la nervure des sonorités
Il n'a pas son pareil :
Pliure est un de mes mots préférés.
Dans la nervure des sonorités
Il n'a pas son pareil :
Pliure est un de mes mots préférés.
Polyphonie X (sonore)
A. Ananas que ne viens t'appelle jamais canon souvent on me l'art imperméable de la fugue elle je suis dit trop à l'écrevisse en lourd mais quand rébus à la culotte il suffit le pot-au-feu d'inverser finissons l'attraction méphitique entourloupe.
B. Culotte il suffit ananas finissons que ne jamais viens canon t'appelle souvent imperméable de la fugue on me l'écrevisse elle en lourd quand rébus l'art entourloupe pot-au-feu méphitique à la d'inverser le je suis dit trop à mais l'attraction.
C. Entourloupe il jamais trop imperméable suffit d'inverser rébus l'art ananas t'appelle souvent que ne viens canon finissons on me mais l'attraction elle en lourd de la fugue méphitique l'écrevisse quand culotte pot-au-feu à la le je suis dit à.
D. Jamais ananas t'appelle que ne viens canon on me de la mais quand trop souvent entourloupe fugue elle je suis dit à l'écrevisse en lourd rébus pot-au-l'art imperméable l'attraction à la culotte il suffit d'inverser finissons méphitique le feu.
X. Jamais t'appelle ne canon me la quand souvent fugue je dit l'écrevisse lourd pot-au-l'art l'attraction la il d'inverser méphitique feu il trop suffit rébus ananas souvent ne canon on mais elle lourd la méphitique quand pot-au-feu la je dit.
1. Jamais t'appelle jamais ne canon me canon la quand souvent quand fugue je dit l'écrevisse dit lourd pot-au-l'art l'attraction l'art la il d'inverser il méphitique feu il feu trop suffit trop rébus ananas rébus souvent ne ananas canon on mais canon elle lourd la elle méphitique lourd quand pot-au-feu la quand je dit.
B. Culotte il suffit ananas finissons que ne jamais viens canon t'appelle souvent imperméable de la fugue on me l'écrevisse elle en lourd quand rébus l'art entourloupe pot-au-feu méphitique à la d'inverser le je suis dit trop à mais l'attraction.
C. Entourloupe il jamais trop imperméable suffit d'inverser rébus l'art ananas t'appelle souvent que ne viens canon finissons on me mais l'attraction elle en lourd de la fugue méphitique l'écrevisse quand culotte pot-au-feu à la le je suis dit à.
D. Jamais ananas t'appelle que ne viens canon on me de la mais quand trop souvent entourloupe fugue elle je suis dit à l'écrevisse en lourd rébus pot-au-l'art imperméable l'attraction à la culotte il suffit d'inverser finissons méphitique le feu.
X. Jamais t'appelle ne canon me la quand souvent fugue je dit l'écrevisse lourd pot-au-l'art l'attraction la il d'inverser méphitique feu il trop suffit rébus ananas souvent ne canon on mais elle lourd la méphitique quand pot-au-feu la je dit.
1. Jamais t'appelle jamais ne canon me canon la quand souvent quand fugue je dit l'écrevisse dit lourd pot-au-l'art l'attraction l'art la il d'inverser il méphitique feu il feu trop suffit trop rébus ananas rébus souvent ne ananas canon on mais canon elle lourd la elle méphitique lourd quand pot-au-feu la quand je dit.
2. Jamais jamais t'appelle jamais ne canon canon me canon la quand quand souvent quand fugue je fugue dit l'écrevisse dit l'écrevisse lourd pot-au-l'art lourd l'attraction l'art la l'art il d'inverser il d'inverser méphitique feu il feu trop suffit trop rébus suffit ananas rébus souvent ne souvent ananas canon on canon mais canon elle lourd la elle lourd méphitique lourd quand pot-au-feu la quand pot-au-feu je dit.
3. Culotte il suffit ananas finissons entourloupe il jamais trop imperméable que ne jamais viens canon suffit d'inverser rébus l'art ananas t'appelle souvent imperméable de la t'appelle souvent que ne viens fugue on me l'écrevisse elle canon finissons on me mais elle en lourd quand rébus l'attraction elle en lourd de l'art entourloupe pot-au-feu méphitique à fugue méphitique l'écrevisse quand culotte dit trop à mais l'attraction.
Quelques Messages personnels
Les ventouses parlantes ont commencé leur travail. (2)
Si Bernadette ne vient pas à Noël, l'été sera rude quand-même.
La chèvre préfère le pain complet, et le bélier le nougat.
Après les lacs, les sapins font des rondes de nuit. (2)
Les deux alpinistes ont perdu le Monopoly de tante Yvonne. (2)
Quand la lubricité se retire, le jardin retrouve ses couleurs.
Si la Comtesse nous refait une fondue, le gouvernement tombera. (2)
Le grand cyprès a toussé deux fois. Marianne s'est éveillée.
Abroger l'alphabet ne fera pas revenir Adolphe. (3)
Par où est entré le curé sortira le solstice, à moins que rien.
Les dessous de Ginette sont autant de plaques de verglas courroucées.
Il est temps de penser aux baleines, le temps se gâte.
À Pâques, les clitoris feront une brève apparition. (2)
Si Bernadette ne vient pas à Noël, l'été sera rude quand-même.
La chèvre préfère le pain complet, et le bélier le nougat.
Après les lacs, les sapins font des rondes de nuit. (2)
Les deux alpinistes ont perdu le Monopoly de tante Yvonne. (2)
Quand la lubricité se retire, le jardin retrouve ses couleurs.
Si la Comtesse nous refait une fondue, le gouvernement tombera. (2)
Le grand cyprès a toussé deux fois. Marianne s'est éveillée.
Abroger l'alphabet ne fera pas revenir Adolphe. (3)
Par où est entré le curé sortira le solstice, à moins que rien.
Les dessous de Ginette sont autant de plaques de verglas courroucées.
Il est temps de penser aux baleines, le temps se gâte.
À Pâques, les clitoris feront une brève apparition. (2)
Rêve et Vide
Rêve et vide : en deux amphores analogues se tient le prêtre
Qui par son envol ironique prend le monde en crue
D'espace et de moire comme destin annulé.
Quelle beauté ivre serait assez paresseuse
Pour ignorer le bouquet où l'absence apparaît
Telle une épiphanie du sens ?
Sous le papier subtil une encre tonale
Bruisse comme le catafalque au zénith
De la nuit transposée en son ample retour.
« Tu n'as pas honte, Johnson Johnson ?
— Si, Faconde, j'ai très honte ! »
Qui par son envol ironique prend le monde en crue
D'espace et de moire comme destin annulé.
Quelle beauté ivre serait assez paresseuse
Pour ignorer le bouquet où l'absence apparaît
Telle une épiphanie du sens ?
Sous le papier subtil une encre tonale
Bruisse comme le catafalque au zénith
De la nuit transposée en son ample retour.
« Tu n'as pas honte, Johnson Johnson ?
— Si, Faconde, j'ai très honte ! »
Climat
— Enlevez-lui ses menottes.
— Je ne l'ai pas tuée, alors ?
— Tuer ou non, ça n'est pas la question.
— Excusez-moi…
— La question, c'est le titre du récit.
— « Contribution au réchauffement climatique » ?
— Je ne l'ai pas tuée, alors ?
— Tuer ou non, ça n'est pas la question.
— Excusez-moi…
— La question, c'est le titre du récit.
— « Contribution au réchauffement climatique » ?
Dialogue sur l'immortalité
— Je ne voudrais pas mourir sans avoir publié un livre.
— Alors tu seras immortelle, ma fille.
— Je voudrais laisser une trace, vous comprenez !
— Au final, t'as qu'à te faire construire une tombe !
— Je suis pas trop "tombe"…
— Alors dégage ! On n'a pas que ça à foutre.
— Vous êtes méchant, je vais me suicider.
(— La conne, elle croit être en vie ?)
— Alors tu seras immortelle, ma fille.
— Je voudrais laisser une trace, vous comprenez !
— Au final, t'as qu'à te faire construire une tombe !
— Je suis pas trop "tombe"…
— Alors dégage ! On n'a pas que ça à foutre.
— Vous êtes méchant, je vais me suicider.
(— La conne, elle croit être en vie ?)
Yalta
Ce soir-là nous étions à Yalta…
« Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
Ce soir-là nous étions à Yalta
Et le monde était une continuelle perfection.
« Je sais ce que je dis, tout de même ! »
« Mais qu'est-ce que tu racontes ? »
Ce soir-là nous étions à Yalta
Et le monde était une continuelle perfection.
« Je sais ce que je dis, tout de même ! »
911
— Allo le 911 ?
— Oui, quel est votre problème ?
— Je ne peux pas sortir !
— Vous êtes enfermé ?
— Oui, on m'a enfermé, je ne peux pas sortir !
— OK. Dites-moi où vous êtes.
— Je ne sais pas, je ne connais pas l'adresse.
— Vous ne connaissez pas l'adresse… On vous a enlevé ?
— Oui, je crois qu'on peut dire ça.
— Dites-moi ce que vous voyez.
— C'est un salon, assez banal, avec une télé et un canapé. Rien de spécial…
— Mais pourquoi ne pouvez-vous pas sortir ? Vous êtes attaché ?
— Non, je ne suis pas attaché. Mais je ne sais pas traverser des parois de verre !
— Des parois de verre ? Je ne comprends pas. Où sont ces parois de verre ?
— Mais autour de l'eau, bien sûr !
— De l'eau ? Il y a de l'eau dans l'appartement ??? Monsieur, avez-vous pris de la drogue ?
— Je n'ai pris que ce qu'on m'a donné, une sorte de nourriture en poudre… Dégueulasse…
— Bon, bon, je vois, je vais vous envoyer une ambulance.
— Mais je n'ai pas besoin d'ambulance, je suis enfermé, je vous dis !
— Oui, je sais, Monsieur, calmez-vous, je vais trouver votre adresse grâce à votre numéro.
— En plus il n'a pas changé l'eau depuis au moins deux jours !
— De quelle eau parlez-vous, Monsieur ?
— Comment ça, de quelle eau je parle ? Mais vous êtes qui, vous ?
— Je suis le sergent Michael Fulton, Monsieur.
— Sergent Fulton, vous vivez dans quelle rivière ?
— …
— Oh, merde, il y a le chat qui revient ! Faites vite !
— Monsieur, calmez-vous, je vous envoie quelqu'un, éloignez-vous de la porte.
— Mais comment voulez-vous que je m'éloigne de la porte ?
— Vous ne pouvez pas bouger, vous êtes trop faible, c'est ça ?
— Je ne suis pas trop faible, Don Dieu, je suis dans un bocal, et je ne sais pas faire bouger les bocaux !
— Dans un bocal… Et dans l'eau ?
— Évidemment que je suis dans l'eau, comment je pourrais respirer, sinon ?
— Oui, quel est votre problème ?
— Je ne peux pas sortir !
— Vous êtes enfermé ?
— Oui, on m'a enfermé, je ne peux pas sortir !
— OK. Dites-moi où vous êtes.
— Je ne sais pas, je ne connais pas l'adresse.
— Vous ne connaissez pas l'adresse… On vous a enlevé ?
— Oui, je crois qu'on peut dire ça.
— Dites-moi ce que vous voyez.
— C'est un salon, assez banal, avec une télé et un canapé. Rien de spécial…
— Mais pourquoi ne pouvez-vous pas sortir ? Vous êtes attaché ?
— Non, je ne suis pas attaché. Mais je ne sais pas traverser des parois de verre !
— Des parois de verre ? Je ne comprends pas. Où sont ces parois de verre ?
— Mais autour de l'eau, bien sûr !
— De l'eau ? Il y a de l'eau dans l'appartement ??? Monsieur, avez-vous pris de la drogue ?
— Je n'ai pris que ce qu'on m'a donné, une sorte de nourriture en poudre… Dégueulasse…
— Bon, bon, je vois, je vais vous envoyer une ambulance.
— Mais je n'ai pas besoin d'ambulance, je suis enfermé, je vous dis !
— Oui, je sais, Monsieur, calmez-vous, je vais trouver votre adresse grâce à votre numéro.
— En plus il n'a pas changé l'eau depuis au moins deux jours !
— De quelle eau parlez-vous, Monsieur ?
— Comment ça, de quelle eau je parle ? Mais vous êtes qui, vous ?
— Je suis le sergent Michael Fulton, Monsieur.
— Sergent Fulton, vous vivez dans quelle rivière ?
— …
— Oh, merde, il y a le chat qui revient ! Faites vite !
— Monsieur, calmez-vous, je vous envoie quelqu'un, éloignez-vous de la porte.
— Mais comment voulez-vous que je m'éloigne de la porte ?
— Vous ne pouvez pas bouger, vous êtes trop faible, c'est ça ?
— Je ne suis pas trop faible, Don Dieu, je suis dans un bocal, et je ne sais pas faire bouger les bocaux !
— Dans un bocal… Et dans l'eau ?
— Évidemment que je suis dans l'eau, comment je pourrais respirer, sinon ?
Tout à coup !
Le bombé d'une petite culotte de coton blanc,
Légèrement soulevée par la touffe au-dessous,
Camouflée moite aux odeurs de sirop confit
Stupeur perpendiculaire aux gouffres du temps !
Légèrement soulevée par la touffe au-dessous,
Camouflée moite aux odeurs de sirop confit
Stupeur perpendiculaire aux gouffres du temps !
Après
— C'était comment ?
— Torride…
— Torride comment ?
— Torride torride !
— Ah ouais ?
— Ouais.
— Tu dois être content ?
— Oui, je vais me flinguer.
— Arrête de déconner…
— Je déconne pas.
— Je sais, je déconne !
— Torride…
— Torride comment ?
— Torride torride !
— Ah ouais ?
— Ouais.
— Tu dois être content ?
— Oui, je vais me flinguer.
— Arrête de déconner…
— Je déconne pas.
— Je sais, je déconne !
Transistor
J'applique mon oreille sur le creux
de son corps
Et j'entends de la friture.
(…)
Faconde n'a jamais su régler
Son transistor.
de son corps
Et j'entends de la friture.
(…)
Faconde n'a jamais su régler
Son transistor.
Djihad
Bon, c'est très simple !
À la prochaine piqure de moustique,
Je pars faire le djihad
En ville.
(Vous l'aurez voulu.)
À la prochaine piqure de moustique,
Je pars faire le djihad
En ville.
(Vous l'aurez voulu.)
L'Affaire (épisode 2)
Le président et (moi nous) nous séparons :
Infusion nucléaire en nuages (roux)
Élection (piège) à compte d'auteure
Quand ces (nonchaloir) tirailleries
D'opaques ganglions (coltinés)
Moments à (Sumer) somment Valérie.
Puci (la paire) commémore la comète
De la mort (tandis que) les antiques
(Croa) sens et inflations merci
De soustractions (en) marge
Tue (folichonneras) les Cendrillons
Je pleure, et (rejoindre) mes officiers
De sécurité (je) dois surtout
Ne pas allumer (la) télévision
Le conseiller (culture) en voiture
Simone (pédaler) à la Lanterne
Impossible, (tu mens !)
Infusion nucléaire en nuages (roux)
Élection (piège) à compte d'auteure
Quand ces (nonchaloir) tirailleries
D'opaques ganglions (coltinés)
Moments à (Sumer) somment Valérie.
Puci (la paire) commémore la comète
De la mort (tandis que) les antiques
(Croa) sens et inflations merci
De soustractions (en) marge
Je pleure, et (rejoindre) mes officiers
De sécurité (je) dois surtout
Ne pas allumer (la) télévision
Simone (pédaler) à la Lanterne
Impossible, (tu mens !)
L'affaire (épisode 1)
L'imperméable en stock, on verra venir
Si de tant de tambours entendus
De la pluie vient entre deux fruits
Comme une sirène enregistrée
Sur la scène du dancing.
Croa croa, et coke en toc
Par-delà les mers allongées,
Grises et paresseuses,
D'une surprise en triolet,
Babar et Marius, enlacés et ivres,
Comme des cadavres ébahis
Par l'aube alitée à Varèse,
Donnent à Valérie la migraine.
Elle les voit, croa croa, comme
Des boas constipés aux antipodes
Et ça la chagrine. Un moment !
Sur la table basse, comme œuf au plat
Elle s'éponge le front
Tandis que François texte.
La poudre explose dans ma tête,
Con c'est con mais je titube
Titube et retitube
Et puis je suis une fille donc je vais
Vers la femme !
Une longue nuit quasi blanche commence…
Croa croa, Caro vient me voir,
À l'hôpital, on papote comme,
Comme et comme,
Et encore comme, et ça va,
Pardon mais ça va, je mijote,
Elle mijote, nous mijotons,
Alors, les nouvelles, quelles
Conques et sous-marins il
Me ment, me ment, me ment.
Sac en plastique, salle de bains,
Clinique, des heures suspendues,
Par le couloir secret, on
Se passe la foudre, salopard,
Je vais te reconquérir,
Tu te souviens de Tulle,
En scooter, trempés comme des moules ?
Malraux, toi et le piano, ça
Fait trop pour un drame en tweet.
Et si je faisais un livre ?
(…)
Si de tant de tambours entendus
De la pluie vient entre deux fruits
Comme une sirène enregistrée
Sur la scène du dancing.
Croa croa, et coke en toc
Par-delà les mers allongées,
Grises et paresseuses,
D'une surprise en triolet,
Babar et Marius, enlacés et ivres,
Comme des cadavres ébahis
Par l'aube alitée à Varèse,
Donnent à Valérie la migraine.
Elle les voit, croa croa, comme
Des boas constipés aux antipodes
Et ça la chagrine. Un moment !
Sur la table basse, comme œuf au plat
Elle s'éponge le front
Tandis que François texte.
La poudre explose dans ma tête,
Con c'est con mais je titube
Titube et retitube
Et puis je suis une fille donc je vais
Vers la femme !
Une longue nuit quasi blanche commence…
Croa croa, Caro vient me voir,
À l'hôpital, on papote comme,
Comme et comme,
Et encore comme, et ça va,
Pardon mais ça va, je mijote,
Elle mijote, nous mijotons,
Alors, les nouvelles, quelles
Conques et sous-marins il
Me ment, me ment, me ment.
Sac en plastique, salle de bains,
Clinique, des heures suspendues,
Par le couloir secret, on
Se passe la foudre, salopard,
Je vais te reconquérir,
Tu te souviens de Tulle,
En scooter, trempés comme des moules ?
Malraux, toi et le piano, ça
Fait trop pour un drame en tweet.
Et si je faisais un livre ?
(…)
Plan de carrière
C'est décidé, j'appelle Kimi !
Je lui propose de leur composer un hymne.
Il me paie un million de dollars,
Et là, je pars en vacances à Gaza.
— On boit de la chicorée, là-bas ?
Je lui propose de leur composer un hymne.
Il me paie un million de dollars,
Et là, je pars en vacances à Gaza.
— On boit de la chicorée, là-bas ?
Le monde expliqué simplement
Il est temps, Faconde, que je t'explique le monde.
N'aie pas peur, c'est très simple.
Nous allons procéder par images :
Ma première image est un pubis de femme ;
Ma deuxième image est un décolleté de femme ;
Ma troisième image est un trou du cul.
Voilà, c'est tout. Tu as suivi ?
Oui, c'est très simple. J'ai seulement une question :
Le trou du cul, c'est un homme ?
Oui, bien sûr, Faconde, le trou du cul
C'est l'invention du zéro,
Sans lequel l'infini n'est pas concevable.
Tu devrais ajouter la pomme de terre…
Sinon je ne vois pas bien
À quoi sert l'infini.
Bonsoir, c'est Dieu !
C'est moi, Dieu.
Vous en faites du boucan, sur la Terre !
Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais vous faites un boucan de tous les diables !
En réalité, je n'écoute pas vraiment votre boucan, mais je l'entends !
Foutue idée que j'ai eue de vous répartir aux quatre coins du globe.
Il y en a toujours qui ne dorment pas.
Ça n'arrête jamais.
Non mais vous imaginez, le boucan que je me tape, moi, là-haut ?
Toutes vos musiques, toutes vos paroles, j'entends tout à la fois.
Plus les bébés qui gueulent, plus les scènes de ménage.
Excusez-moi de vous le dire, mais c'est affreux !
Quel bordel ! Quelle cacophonie ! Quel ramdam !
Entretuez-vous si vous voulez, mais faites-le en silence, quoi !
Ah oui, les mobylettes… Alors là les mobylettes c'est le pompon !
Encore les avions, je ne sais pas pourquoi mais je m'y fais,
Mais alors les mobylettes, non, c'est affreux !
Je suis désolé de vous le dire, mais je préfère encore les bombes.
D'accord, ça fait du bruit, mais au moins il y a un résultat.
À chaque bombe, je peux me dire : au moins une cinquantaine qui vont la fermer pour de bon.
Comprenez-moi bien. J'ai fait une connerie…
Cette création du monde, c'était une connerie.
Oui, sur le moment, je reconnais que ça avait de la gueule.
On a même eu des bons moments, je dis pas.
Mais là, faut me comprendre, j'en ai marre.
Je pensais que tout ça n'aurait qu'un temps, voyez !
Je me disais, allez, une bonne guerre mondiale et on n'en parle plus.
Que dalle, oui… Ah on peut dire que vous êtes tenaces.
J'ai essayé la peste, la grippe, le SIDA, la tuberculose,
Le trou dans la couche d'ozone, les criquets, la pollution,
Le réchauffement climatique, les tsunamis, les cyclones,
Les volcans, les inondations, la sécheresse, Jean-Michel Jarre, les femmes…
Je commence à être à court d'idées. Bon, mon dernier truc,
C'est l'islam. J'ai de bons espoirs.
Mais à chaque fois, j'ai eu de bons espoirs !
Alors maintenant je reste prudent.
Wait and see…
J'ai tout mon temps, c'est vrai,
Mais si au moins vous pouviez faire un peu moins de bruit !
C'est quand-même pas trop demander, ça !
Hein ?
Baissez juste d'un ton, quoi, je ne suis pas exigeant !
Vous faites vos affaires en bas, et moi je fais les miennes en haut.
On pourrait avoir de bons rapports de voisins, vous voyez ?
Je vous laisse faire tout ce que vous voulez, hein, on ne peut pas dire que je vous brime !
La seule chose que je vous demande, c'est d'interdire les mobylettes
Et de mettre votre foutue musique moins fort.
Allez, ne faites pas la gueule, c'est pas souvent que je râle.
Bonne continuation et fermez-là un peu,
Faut que j'y aille, là.
Vous en faites du boucan, sur la Terre !
Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais vous faites un boucan de tous les diables !
En réalité, je n'écoute pas vraiment votre boucan, mais je l'entends !
Foutue idée que j'ai eue de vous répartir aux quatre coins du globe.
Il y en a toujours qui ne dorment pas.
Ça n'arrête jamais.
Non mais vous imaginez, le boucan que je me tape, moi, là-haut ?
Toutes vos musiques, toutes vos paroles, j'entends tout à la fois.
Plus les bébés qui gueulent, plus les scènes de ménage.
Excusez-moi de vous le dire, mais c'est affreux !
Quel bordel ! Quelle cacophonie ! Quel ramdam !
Entretuez-vous si vous voulez, mais faites-le en silence, quoi !
Ah oui, les mobylettes… Alors là les mobylettes c'est le pompon !
Encore les avions, je ne sais pas pourquoi mais je m'y fais,
Mais alors les mobylettes, non, c'est affreux !
Je suis désolé de vous le dire, mais je préfère encore les bombes.
D'accord, ça fait du bruit, mais au moins il y a un résultat.
À chaque bombe, je peux me dire : au moins une cinquantaine qui vont la fermer pour de bon.
Comprenez-moi bien. J'ai fait une connerie…
Cette création du monde, c'était une connerie.
Oui, sur le moment, je reconnais que ça avait de la gueule.
On a même eu des bons moments, je dis pas.
Mais là, faut me comprendre, j'en ai marre.
Je pensais que tout ça n'aurait qu'un temps, voyez !
Je me disais, allez, une bonne guerre mondiale et on n'en parle plus.
Que dalle, oui… Ah on peut dire que vous êtes tenaces.
J'ai essayé la peste, la grippe, le SIDA, la tuberculose,
Le trou dans la couche d'ozone, les criquets, la pollution,
Le réchauffement climatique, les tsunamis, les cyclones,
Les volcans, les inondations, la sécheresse, Jean-Michel Jarre, les femmes…
Je commence à être à court d'idées. Bon, mon dernier truc,
C'est l'islam. J'ai de bons espoirs.
Mais à chaque fois, j'ai eu de bons espoirs !
Alors maintenant je reste prudent.
Wait and see…
J'ai tout mon temps, c'est vrai,
Mais si au moins vous pouviez faire un peu moins de bruit !
C'est quand-même pas trop demander, ça !
Hein ?
Baissez juste d'un ton, quoi, je ne suis pas exigeant !
Vous faites vos affaires en bas, et moi je fais les miennes en haut.
On pourrait avoir de bons rapports de voisins, vous voyez ?
Je vous laisse faire tout ce que vous voulez, hein, on ne peut pas dire que je vous brime !
La seule chose que je vous demande, c'est d'interdire les mobylettes
Et de mettre votre foutue musique moins fort.
Allez, ne faites pas la gueule, c'est pas souvent que je râle.
Bonne continuation et fermez-là un peu,
Faut que j'y aille, là.
Le travail c'est la vie
Kagi peint.
Mais le trait qu'il trace sur le papier s'efface aussi vite qu'il apparaît.
Alors Kagi dépeint.
Mais ce qu'il voit sous le pinceau l'effraie tellement qu'il meurt de peur.
Mais le trait qu'il trace sur le papier s'efface aussi vite qu'il apparaît.
Alors Kagi dépeint.
Mais ce qu'il voit sous le pinceau l'effraie tellement qu'il meurt de peur.
Consommation
Et lorsque tout fut consommé
Ils restèrent pourtant assis
Sans se regarder ni parler.
C'étaient ces grands moments
Comme il y en avait
Dans le monde d'antan.
(Être concis
Leur déplaisait.)
Ils restèrent pourtant assis
Sans se regarder ni parler.
C'étaient ces grands moments
Comme il y en avait
Dans le monde d'antan.
(Être concis
Leur déplaisait.)
Jus
Le thème du larghetto du K. 491, tu vois,
C'est là que tout a commencé,
Si l'on veut.
Je veux bien,
Mais comment en est-on arrivé là ?
Il faut lire Madame Saint-Ange,
Pour que tout s'éclaircisse.
Quel travail !
C'est là que tout a commencé,
Si l'on veut.
Je veux bien,
Mais comment en est-on arrivé là ?
Il faut lire Madame Saint-Ange,
Pour que tout s'éclaircisse.
Quel travail !
Léger différé
— You look like Martha Argerich !
— U like to suck cock, bb ?
— À qui je réponds, là ?
Elle reprend un peu de milkshake.
— U like to suck cock, bb ?
— À qui je réponds, là ?
Elle reprend un peu de milkshake.
Sillon fermé
— Quel silence !
— Oui, on dirait qu'ils sont tous morts.
— On ne dirait pas, ils le sont.
— C'est pas une raison, quand-même !
— Non, ce n'est pas une raison.
— Oui, on dirait qu'ils sont tous morts.
— On ne dirait pas, ils le sont.
— C'est pas une raison, quand-même !
— Non, ce n'est pas une raison.
No Pasaran !
« No Pasaran ! » dit Faconde, en écoutant Joy de Stockhausen.
Elle flotte dans l'espace, entre Neptune et Uranus,
Et se tire la corde sans penser à mal.
— C'est comme un pet intersidéral !
Elle flotte dans l'espace, entre Neptune et Uranus,
Et se tire la corde sans penser à mal.
— C'est comme un pet intersidéral !
Complainte de Roger
Ergo, l'Ogre Roger,
Rouge, Rogue, à tête d'Orge
Qui joue de l'Orgue dans l'Oregon
Pendant les Orages
Aux Arômes amers
D'orgasmes morses,
Se tient sous les Ormes,
Égaré, ses Rames en main
La Rage et l'asthme
Pour compagnons.
Dans sa prunelle en O
Qui pleure de l'Or,
De l'Or Gros
Comme Oméga,
Le Mage Roger
Imagine une gamine
À angle aigu,
Aigu comme le vol grave
De l'aigle agile qui
L'emporte, sanglée,
Vers l'Ogre Roger
Rouge sous ses Ormes,
À Rome, dans l'Oregon.
Rouge, Rogue, à tête d'Orge
Qui joue de l'Orgue dans l'Oregon
Pendant les Orages
Aux Arômes amers
D'orgasmes morses,
Se tient sous les Ormes,
Égaré, ses Rames en main
La Rage et l'asthme
Pour compagnons.
Dans sa prunelle en O
Qui pleure de l'Or,
De l'Or Gros
Comme Oméga,
Le Mage Roger
Imagine une gamine
À angle aigu,
Aigu comme le vol grave
De l'aigle agile qui
L'emporte, sanglée,
Vers l'Ogre Roger
Rouge sous ses Ormes,
À Rome, dans l'Oregon.
L'Instant
En pastis fouetté, virevoltant comme pas deux,
Les amygdales de Léontine et la langue slave
En confettis de vapeur, elle s'est mise à
Hurler comme une tour Eiffel
Qu'on chatouillerait par en-dessous.
Les amygdales de Léontine et la langue slave
En confettis de vapeur, elle s'est mise à
Hurler comme une tour Eiffel
Qu'on chatouillerait par en-dessous.
Les Partisans
À la fenêtre, un peu de thé
Et la fonte des neiges,
Et, si l'on peut y croire,
Une bêtise comme on n'en fait plus.
C'est donc tout le gratin
Qui parade en deçà
De la République.
Et la fonte des neiges,
Et, si l'on peut y croire,
Une bêtise comme on n'en fait plus.
C'est donc tout le gratin
Qui parade en deçà
De la République.
À la maison
— Faconde, peux-tu baisser le son ?
— Non, je ne peux pas.
— D'ici je reconnais Yves Nat !
— Ça t'apprendra à jouer du piano comme un âne.
— Connasse !
— Connard !
— Allez, viens, petit chat, j'ai acheté les croquettes que tu aimes.
— Tu me prends pour la Queffelec ?
— …
— Non, je ne peux pas.
— D'ici je reconnais Yves Nat !
— Ça t'apprendra à jouer du piano comme un âne.
— Connasse !
— Connard !
— Allez, viens, petit chat, j'ai acheté les croquettes que tu aimes.
— Tu me prends pour la Queffelec ?
— …
Mozart
Mozart, oui, quoi Mozart ?
S'il avait eu un sexe aussi gros que le mien,
J'aimerais bien savoir
Ce qu'il aurait composé comme symphonies !
S'il avait eu un sexe aussi gros que le mien,
J'aimerais bien savoir
Ce qu'il aurait composé comme symphonies !
Rossignolet
Rossignolet, retourne dans ta forêt,
Je suis fatigué de t'entendre chanter,
J'ai besoin de dormir,
J'ai besoin de mourir,
Comme tous les hommes,
Je dois partir rejoindre
Les miens qui sont en terre.
Rossignolet, retourne dans la forêt,
Laisse-moi dormir,
Laisse-moi mourir,
Je suis fatigué de vivre,
Et comme tous ceux qui vivent,
Je suis arrivé là où la terre
Sur moi doit se refermer.
Je suis fatigué de t'entendre chanter,
J'ai besoin de dormir,
J'ai besoin de mourir,
Comme tous les hommes,
Je dois partir rejoindre
Les miens qui sont en terre.
Rossignolet, retourne dans la forêt,
Laisse-moi dormir,
Laisse-moi mourir,
Je suis fatigué de vivre,
Et comme tous ceux qui vivent,
Je suis arrivé là où la terre
Sur moi doit se refermer.
Au menu chez les Rosicruciens dépravés
Adalmine Vermot vient de nous cuisiner ses fameux beignets de coton hydrophile au gingembre. C'était fameux. Puis Marcel Tricolor s'est mis à l'épinette et nous a interprété les Airs à faire fuir, de l'Homme en fonte. C'était rudement bath.
J'ai ensuite entonné ma Grande Suite Lyrique en ut dièse pour flageolet mal cuit et Luna s'est mise à hurler à l'amour. C'était chouette.
Demain, si tout va bien, nous béniront les spaghetti qui trempent depuis six semaines dans une histoire louche. Nous irons à Arcueil, puis en Patagonie. Ce sera épatant !
Au Pénal !
Ah, les procès, Faconde, les procès…
Quelle joie, quels bonheurs
En perspective !
Avocats, juges, témoins, greffiers,
Policiers, indics, corbeaux, jurés,
Procureurs hilares, la cour ébouriffée,
Public en transe, les têtes
Qui roulent, qui tombent,
Le sang dans les rues, dans les banques,
Au trot, au galop, comédie tragique,
Comptes-rendus, plaidoiries,
Parjures, coups bas, subornation,
Élimination, intimidation,
Pensions, tensions, explosions,
Coups de théâtre, balances,
Manches, appels, cassation,
Effets, déclarations, serments,
Stupeur, suspension, condamnation.
On ne va pas s'ennuyer
Dans la sciure !
Rien que d'y penser,
Je bande.
Quelle joie, quels bonheurs
En perspective !
Avocats, juges, témoins, greffiers,
Policiers, indics, corbeaux, jurés,
Procureurs hilares, la cour ébouriffée,
Public en transe, les têtes
Qui roulent, qui tombent,
Le sang dans les rues, dans les banques,
Au trot, au galop, comédie tragique,
Comptes-rendus, plaidoiries,
Parjures, coups bas, subornation,
Élimination, intimidation,
Pensions, tensions, explosions,
Coups de théâtre, balances,
Manches, appels, cassation,
Effets, déclarations, serments,
Stupeur, suspension, condamnation.
On ne va pas s'ennuyer
Dans la sciure !
Rien que d'y penser,
Je bande.
Partage des tâches
Johnson Johnson s'est amusé
À parler avec des strip-teaseuses
Dans une langue qui n'existe pas.
— Et qui c'est qu'est allé faire les courses à Super-U ?
À parler avec des strip-teaseuses
Dans une langue qui n'existe pas.
— Et qui c'est qu'est allé faire les courses à Super-U ?
Romance
Ce matin un kamikaze est entré dans la cuisine il m'a demandé un bol de café je lui ai servi avec des tartines au miel son bol de café il s'est assis nous avons parlé un peu du temps qu'il fait et aussi de nos projets de vie respectifs puis il est parti j'ai lavé son bol rangé la cuisine et je suis allée me doucher en chantant une vieille romance française c'est à ce moment-là que j'ai pensé à mon chien dans la terre et j'ai pensé il doit avoir bien froid le pauvre je ne chanterai plus de vieille romance française il fait trop chaud.
On ferme !
Qu'il ne reste rien !
Tout doit disparaître !
Jetez tout !
Brûlez tout !
Cassez tout !
Ne faiblissez pas !
Ne vous apitoyez pas !
Ne vous endormez pas !
Ne regardez pas en arrière !
Brûlez-vous, vous aussi !
Ne vous inquiétez pas de votre sort !
Je m'occuperai de tout,
Quand je serai enfin seul.
Puis
Avec toutes ces cendres,
Je me ferai un lit confortable,
Sur lequel je m'allongerai,
Et je raconterai votre
Histoire aux bêtes.
Sublime
Il voulait dire quelque
Chose de définitif
Mais il fallait aller
Vider la poubelle.
La vie s'y entendait pour
L'empêcher d'être sublime !
Chose de définitif
Mais il fallait aller
Vider la poubelle.
La vie s'y entendait pour
L'empêcher d'être sublime !
Torse
Mon bel Azor, ton torse est à l'envers !
(Et le vide de l'aiguillon
Dont l'âcre moment
Du visage
Me parle en éclaboussant
Le livre ouvert…)
Au cap, tout droit, c'est un
Vice qui disparaît,
Gifle agile en revers.
(Et le vide de l'aiguillon
Dont l'âcre moment
Du visage
Me parle en éclaboussant
Le livre ouvert…)
Au cap, tout droit, c'est un
Vice qui disparaît,
Gifle agile en revers.
Toi !
Toi !
Ce Mal emporté au désert,
Cette rose déchirée,
Ce muscle increvable,
Ce vertige muet…
Veux-tu fermer la porte en sortant ?
Ce Mal emporté au désert,
Cette rose déchirée,
Ce muscle increvable,
Ce vertige muet…
Veux-tu fermer la porte en sortant ?
Michèle
Michèle, assise, devant sa petite table,
Sa bouche bien rouge
Comme une idée trompée
Par le sang des autres.
Sa bouche bien rouge
Comme une idée trompée
Par le sang des autres.
Amant et boule de neige
Amant et boule de neige
Comme cochons en pâte…
C'est la rue qui parle,
Mieux que la police !
Comme cochons en pâte…
C'est la rue qui parle,
Mieux que la police !
Pensée
Pensée dans le sachet
Qu'il trempe dans
L'eau chaude
Cachet tiède et penché
Et les malheurs de Sophie
— Qu'en faire ?
Qu'il trempe dans
L'eau chaude
Cachet tiède et penché
Et les malheurs de Sophie
— Qu'en faire ?
Au piano
La plaie, entrevue,
Sous le coton, au piano…
Le Temple est fermé pour cause de réparations.
Sous le coton, au piano…
Le Temple est fermé pour cause de réparations.
Dialogue poétique
— Habiter l'éclair…
Comme Zip habite
mon pantalon ?
— Faconde, tu es le serpent
Du soleil fuyant
La Terre.
— Arrête ton char,
Johnson Johnson,
Tu m'assommes l'arrosoir !
— Faconde, tu n'es
Qu'une vieille bique néfaste
Puant le sarcasme pourri.
— Pauvre Biquet
Qui sent le poireau frais
Dans son bidet…
— Je t'ai déjà tuée
Tant de fois… Allons-y,
Ce sera vite fait.
— Attends un peu,
Je viens de mettre
Le pot-au-feu à cuire.
Comme Zip habite
mon pantalon ?
— Faconde, tu es le serpent
Du soleil fuyant
La Terre.
— Arrête ton char,
Johnson Johnson,
Tu m'assommes l'arrosoir !
— Faconde, tu n'es
Qu'une vieille bique néfaste
Puant le sarcasme pourri.
— Pauvre Biquet
Qui sent le poireau frais
Dans son bidet…
— Je t'ai déjà tuée
Tant de fois… Allons-y,
Ce sera vite fait.
— Attends un peu,
Je viens de mettre
Le pot-au-feu à cuire.
Sa main
Retire-toi mon cœur
D'un si vaste embrasement
Que l'heure
N'y résisterait pas
Comme l'ombre
Va écrire plus loin
Vers le vieil organiste
Silencieux
Sa belle main qui me déchire
Entre le couchant et l'or
Sans poids ni espérance
Vers le jour éteint
D'un si vaste embrasement
Que l'heure
N'y résisterait pas
Comme l'ombre
Va écrire plus loin
Vers le vieil organiste
Silencieux
Sa belle main qui me déchire
Entre le couchant et l'or
Sans poids ni espérance
Vers le jour éteint
Joan Baez
« Au lieu de se taire,
On dit qu'on se tait. »
Et maintenant,
Mesdames et Messieurs :
Joan Baez !
On dit qu'on se tait. »
Et maintenant,
Mesdames et Messieurs :
Joan Baez !
Les Bonnes Femmes
Bernadette Lafont et Stéphane Audran,
Au téléphone :
« Monsieur Rohmer
A le derrière
Qui sent le munster ! »
Pendant le tournage des
Bonnes Femmes.
Au téléphone :
« Monsieur Rohmer
A le derrière
Qui sent le munster ! »
Pendant le tournage des
Bonnes Femmes.
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