Renaissance

Deux vieilles putains vivaient à Pantin.

Leurs draps de satin sentaient le rotin

Et leurs popotins métropolitains,

Si peu enfantins, n'étaient le festin

D'aucun sacristain.


Quand le vieux Martin, cruel libertin

Un peu clandestin dit son baratin

Aux vieilles catins, son gros serpentin

Se redressa comme au premier matin.

L'amour et les contre-mesures

« Elle prenait mon poul

En écoutant Mompou

Tandis que je l'enculais

En arrivant à L.A. »


— Kagi, on ne peut pas écrire ça !

— Et pourquoi non ?

— C'est vulgaire ! 

— J'aime la vulgarité.

— Et ce n'est pas de la poésie !

— Tant mieux !

— C'est donc de la non poésie vulgaire ?

— Tout ce que j'aime.

Leçon de cinéma

La fossette est furtive

Et la glande éruptive ;

Ce trou est plein

Comme un moulin.


Pourquoi moissonnons-nous ?

Parce qu'une servante flétrie montra son pubis à une déesse. 


Ce n'est plus à Cannes 

Qu'est ma sarbacane

Quand Sharon écarte les cuisses

Et que nous sommes tous complices.

Surgir

Si tu veux que le temps ne passe pas

Mais surgisse

Accroche la virgule à un cheveu

Et laisse-la décider

De ton souffle

Bleu

Ciel bleu et langue de chiffre

Morsure de l'âme crépitante

Qui revient dans la neige et

Le froid qui sauvent


La vie passe à travers la mort

Silencieuse et multiple

Dans le feu du temps


Personne ne meurt jamais

C'est le drame


Sous la moustache

Vénus est une salope

Vénus est une salope !

(Nous ne sommes pas si myope…)

Je suis bientôt au terminus

Et ça rime avec anus. 

Je me suis pris tous les malus

Sans un seul infarctus.

Inutile que je développe :

J'ai fait un flop !

La désastre en cinémascope

Et sans même une vieille Pénélope 

Qui nous attendrait en position de lotus

En ayant préparé son petit laïus.

Ça sent l'eucalyptus,

Dans l'omnibus. 

Il est temps de déchirer tous les papyrus

Et de partir pour Sirius.

C'en est fini du rébus,

Et même pas un petit cunnilingus… 

Vénus est une salope 

Qu'on mettra dans une canope.

La neige

La neige a tout recouvert —

Même ses seins

Et ma mémoire


Je voudrais parler

Avant que tout soit blanc et paisible

Mais il est minuit moins le quart

Et j'ai très sommeil


Demain je ferai du pain

Fuck !


Monsieur le duc,

Est complètement caduc.

Sous le viaduc

Ce trouduc

A vidé tous ses sucs

En Jean-Luc 

Qui le reluque

Des pieds à la nuque

Comme un vieux truc

Sans perruque. 


Entre deux virgules, Ursule

Quand elle bascule

Sans aucun scrupule

Entre deux virgules, 

Entre le Consul

Qui, ôtant son pull

Comme un somnambule,

L'enlace et l'encule

Sans le ridicule

Du vieux noctambule,

Qui passe et bouscule

La jolie Ursule,

Celle-ci spécule

Sur son ventricule

Et récapitule

Depuis la virgule.



À Thônes

Pourquoi pensé-je à Yvon ?

Yvon le grand saucisson

Faisant la popote à Thônes,

Entre deux coups de trombone.


À moins que ce soit, Piplette,

Plutôt deux coups de trompette.

Mais le fait est là, l'X-tet

N'en faisait pas sa vedette.


Les maîtres sont pénibles.

Il faut être infaillible

Ou alors invisible ;

C'est très souvent risible

Et incompréhensible.

Nichons

Eh, maigrichon

Tout pâlichon !

Viens voir Fanchon

Et ses bourgeons !


Nous, les nichons,

Quand nous trichons,

C'est dans l'torchon,

Mon vieux cochon !


Nous nous lâchons,

Nous nous touchons,

Nous barbotons

Dans le manchon.


Parfois nous penchons

Vers le cochon,

Nous trébuchons

Ou nous cachons,

De toi, vieux cornichon,

Sans baluchon !


Du Péloponnèse aux hémorroïdes

L'intrépide Thucydide était peut-être comorbide,

Mais il n'était pas sassanide ;

C'est raconté par Euripide et par Ovide.

Et ce que je vous dis là, c'est du solide !

Ce ne sont pas des histoires de tabloïds !

OK, ça ne coïncide

Pas tout fait, mais ne soyez donc pas psychorigides !

L'essentiel est bien dans la rime torride

Et complètement vide 

Que j'impose à ce poème intrépide

D'une manière qu'on peut trouver turbide.

Ça vaut tout de même mieux que des hémorroïdes 

Ou que ma vie livide 

De super Candide !