Tempête

Tempête dans le jardin, 

tempête dans mon cœur

comme une page arrachée.

Bonnets D (sur l'air de "Rataplan")

Dédé le débonnaire,

Sur son fier dromadaire,

Allait, le nez en l'air,

Chercher du bonnet D

— Il avait en lui cette idée —

Sur les Champs Élysées.

Quand il vit Sandrine Bonnaire,

Qui en a une belle paire,

Il se fia à ce repère.

Mais on aurait dit à son air

Qu'il la gonflait sévère.

Alors il se la joua corsaire,

Lui mordit son gros nez

Et lui botta le pet.

Elle l'avait bien mérité,

La Bonnaire amère

Aux attributs mammaires

Gonflés et autoritaires !

If

Il monte tout en haut de l'if

— Hésitation sur l'adjectif —

Et se ramasse sur le pif

En voulant être plus actif


Taxus baccata est nocif 

Alors que Sisyphe est pensif

(C'est un hiéroglyphe exclusif 

Qui est passif dans le motif)


Il faut être persuasif

Quand on veut être affirmatif

Sans désavouer son calcif

Ni brader tous les vieux poncifs

CAF

Quand tu n'es qu'un vieux faf

Tu vas pas à la CAF

Sauf pour mettre des baffes

Et tirer dans le staff

Cigales

Ô les cigales qui s'arrêtent !

Comme ma pendule

Qui n'a plus de piles…


Mordre les racines

Les fourches de Claudine

S'enlaçaient sur ma pine…


Ô, sur cette ode fine,

Rythmer la sonatine

Et mordre les racines.

Slip français

Quand le slip français

M'entrait dans la raie,

Je te malmenais

Et me démenais,

Comme si tu sentais

Mon âme dans ta plaie.

Pétrichor

Quelques gouttes de pluie

En été et c'est l'explosion

Des odeurs au jardin.

Menthe

Ouverte par la fente

Qui droit mène à la sente

Où mon âme est en pente…

— Elle sent bon la menthe,

Et cela, qu'il pleuve ou qu'il vente !

Encore

Son ventre la peau souple entre mes mains

Dans la nuit toute la nuit encore

Encore la nuit dans le ventre

Et le ventre dans la nuit

Le ventre et la peau le ventre

Souple et profond comme la nuit

Profonde dans les plis du ventre

Encore dans la nuit son ventre

Et mes mains dans la chair

Profonde souple et chaude

Encore

En bas percés

Je souffle dans un bas de laine

C'est mon grand ciel de lourde traîne

Quand le panier de chat percé

Oublie mes allures gercées

Marceline (d'après Musset)

Ah ! que Marceline a un joli moi !

C'est le moi des surprises.
Du matin au soir dans son beau minois,
Tout change avec les crises.

Le roseau n'est plus engourdi,
La motte est à l'honneur
Et le lait qui sourd du radis
Annonce le bonheur.

Le mont est plus velu,
Froissé de houles papillotes,
Et déjà dans tout l'être nu
Trépasse la dévote.

Parmi la raie, cette merveille,
Fière de ses odeurs forcloses,
On voit la rondelle vermeille
Et s'entrouvrir son pot-au-rose.

Froid et chaud, sucre et sel,
Alors tout a des charmes.

Marceline c'est celle
Qui jouit dans ses larmes.

Larme antique

Son arôme en tic

ça tombe à pic

si je clique

sur sa touffe

je m'étouffe

et la bouffe

jusqu'à la racine

en y rentrant la fine

larme de ma pine

Papier !

Assise — et comment ! —

sur les toilettes de la renommée

elle agite la cloche

en trompe-l'oreille

« Ya plus d'papier ! »


— Et moi qui croyais au numérique…