Menthe poivrée

J'ai rêvé des névés,

J'ai vénéré son nez,

Et tâté ses nénés.


Comme un fier énervé.

Ça m'a rasséréné.


Sous sa chemise  en V,

Ses aisselles rasées

Sentaient la randonnée

Et la menthe poivrée.


Tout cela j'ai aimé,

Ce désir cutané,

La Méditerranée

Et son rire enchanté.

La figue



J'ai des figues dans mon jardin,

Mon jardin, le vrai, au matin,

Mais le soir, si sa main me la montrait,

De sa figue je ferai mon béret.



(J'ai proposé un cinquième vers à

Celle qui en est le sujet. Elle a

Décliné, me montrant sa motte,

Déjà sortie de sa culotte.)


Le fruit est dans le vers,

Étant tout l'univers,

Et dans mon béret

J’y vois son reflet.


Mais le soir, si j'avais sa main,

La figue serait mon festin,

Un destin cambré au jardin.




EDF

Les compteurs EDF sont des

empêcheurs de parler la nuit.

Du moins, c'est ce qui se murmure,

de boulevard à chemin.

Point de vue

Que nous dirait-on,
si l'antarctique venait à
descendre les Champs-Élysées,
pour peu que les toilettes
de l'Ambassadeur soient bouchées !

Je suis bien placé pour
le savoir, que ce point de vue
n'est pas conforme au canon,
puisque c'est moi qui l'ai rédigé.

Néanmoins, je vous le dis,
n'espérez rien d'un dérapage
qui, pour probable qu'il soit,
ne serait ni contrarié
ni porté en triomphe.


Chez l'ambassadeur

À cette heure j'avais le cœur

qui fondait comme du beurre

aux heures de la grande épaisseur

et j'avalais la vapeur toute la vapeur

comme une grande fleur de pâleur

sans valeur et sans saveur

juste avant d'aller pisser chez l'ambassadeur

Colis rose

N'ayant pas encor vu la chose

Elle déballe un colis rose

Et c'est soudain l'apothéose !

Le colis

N'ayant pas encore eu sa pleine dose,

Elle a déballé son gros colis rose,

Avant de rejoindre la maison close

Où nous avions attrapé nos mycoses.