Rond-point

Explique-moi.

Je ne veux pas.

Ne m'explique pas.

Je lui explique.

Baise-moi.

Je la baise.

Sur le Râle majeur (Naissance du Vent)

Kagi se met à la chanson, il a bien le droit !


I.

Quand vint Harry sous le vent divin,

Encore vivant sur le divan à viande,

Arrivant, soulevé, virant

Et rivant son clou à Hilary

Pêchée sous Lee à la ligne

— Les harengs au thym

En soulier de Latin,

Les hautains merlans de Merlin

Et toute la clique du haut Malin,

En hommage au homard nain,

S'exposant au MoMa mammaire —

L'amer sommaire en pose lactée

Virée à vie d'avant l'arrivée

De Vincent aux cent vingt journées

Portes ouvertes d'Hilary

Au lit, hilare, épilée sans fil,

Dans un filet d'huile et gousse pilée,

Qui pince sa mousse de miel

Et le fiel du ciel qu'elle pousse

En douce comme un virelai

Jusqu'à l'œil de Lee,

Harry, fier, tousse sous l'aride Hilary,

Un bon tiers à la bière,

Et souligne du gilet le rai sans nerf

De la cuillère à lumière,

Rit en filets de mille remises en signes,

Marquis à devises et soumis aux plis

De sa sodomite en miettes

Qui sur lui mise ses billets verts.

Pas une ride dans la raie mineure

D'Hilary ne dévoie Harry

En quête du Râle majeur !

Hilary V. a viré Lee

Et gît sous les épis libres

À rebrousse-moelle du

Vit de Harry éventré,

Vissé aux larmes du glacier

Soulevant l'évent de l'avant

Dans la paume d'Adam

Délivré de sa côte mal amarrée.

Une Gifle

Ah mon vieux, la claque, mais alors la claque !

J'ai bu trente six chandelles et j'ai mordu les rideaux.

Mais pourquoi ? Comment ?

Je ne sais pas, mais alors la claque !

Magma spontané

Acclamations ! Stupéfaction ! Raréfaction !

C'est un moteur à trois temps,

Prenez-en votre parti.

(Quand il ronfle,

La terre s'ouvre.)

Feu de brousse

Un cul tout rond, un cul long en bouche,

Avec une attaque cuivrée, frémissante ;

La modulation arrive dans le développement,

Juste à temps pour le grand incendie.

Investissement Norwest

Un corps sain dans un esprit sain,

Pour vivre caché, vivons heureux.

(Faconde revisite le fatrimoine,

C'est plus fort qu'elle,

Il faut toujours qu'elle se resserve.)

Écrits du soir

Mon grand-oncle Jérôme était droitier.

Mon grand-père Jérôme était droitier.

Et Schubert, droitier ou gaucher ?


Kagi, ta soupe va refroidir !

On arrive !

Frottis de picolos, gifle de trompettes,

Coup de timbales sur la tête,

Pincement de bassons.

Viva España !

Le Tricorne

Delphine s'appelle Adolphe, maintenant.

Est-ce que Marinette le savait,

Quand elle a quitté Henri ?

La vie est bien compliquée,

Où ai-je mis mon tricorne ?

Scènes de la vie quotidienne

Quel calme au fond de l'océan !

Les grands poissons sont très lents ;

On a parfois peur

Qu'ils s'endorment en nageant

Et amerrissent dans le salon.

Allez !

Johnson Johnson soulève ses haltères,

Puis, tout sourire,

Il se jette par la fenêtre.

Le mardi, c'est toujours comme ça,

Il est pressé d'arriver en bas.

Émail et ivoire

De la dentelle, dit-elle !

Oui, peut-être, mais

Vous êtes en train de me mordre.

Sur le quai

À la vitre, elle agite le bras.

J'essaie de pleurer, ça me rend triste.

Allumons une cigarette et n'y pensons plus.

C'est la rentrée !

Elle me dit :

Inscrivez-vous !

Mais si je ne veux pas tomber amoureux ?

(Tous ces amoureux, par terre, ce n'est pas très propre.)

Taisez-vous !

On me dit souvent que mes polèmes n'en sont pas.

Quelle impudence !

Comment savent-ils ce qu'est la polésie ?

Marinette

Quand Marinette est partie, Henri a cessé de vivre.

On a raconté qu'elle était allée vivre avec Delphine,

Mais je crois qu'il s'agit d'une médisance.

Ma mère et ma sœur ont perdu une amie,

Moi j'ai regretté sa voiture.

Religieux

Duspasme engloutit sa cathédrale

Comme qui dirait sur le bout de la langue.

Goinfre !

Portrait

Elle fronce légèrement les yeux,

On se demande si c'est la même chose

Un peu plus bas.

Dimanche matin

Devant une tasse de café

L'heure se fait toute petite,

Elle ne bouge plus.

Rameau

Pourquoi Rameau ?

Parce que j'ai envie d'

Être seul avec vous.