À côté d'elle, à la place du mort,
Se tient une femme en burqua,
Qui regarde fixement la route.
Personne ne parle, on n'entend pas
De mouche voler, pas la saison.
Faconde donne de grands coups de volant,
La voiture fait des embardées dangereuses,
S'approche du précipice, revient vers la falaise,
Puis repart en sens inverse.
La femme en burqua ne semble pas effrayée.
Et d'ailleurs, même si elle l'était…
Elle se contente d'accompagner des
Mouvements de son buste
Les déports brutaux du véhicule.
Faconde est en nage, elle est rouge.
Ça fume sous le capot,
Ça grince dans les essieux.
Peine perdue, Belphégor ne bronche pas.
Faconde arrête l'automobile
Près d'un lac de montagne.
Elle a beaucoup transpiré,
Elle se met entièrement nue
Et plonge dans l'eau très froide.
Tout à coup, elle suffoque,
Elle se noie, elle appelle à l'aide.
La femme en noir se met au volant,
Allume une cigarette,
Actionne le démarreur,
Met une cassette dans le lecteur,
Et fonce dans le lac, en direction
De la femme nue qui a attrapé froid.