Culasse

Elle mangeait une orange sanguine

En cherchant les crânes

Qu'elle avait mal rangés. 


Quel bazar, ce frigidaire !


Il y avait en chaque culasse

Une poudre sombre qui

Évoquait l'automne. 


On verrait plus tard pour étudier.


Sans qu'elle sût pourquoi

Elle vomit en ouvrant les bras.

— D'autres dansaient le tango. 



Chez moi

Nu, perclus et fébrile, je suis le

Refusé parmi les culs,

Entouré de bouches très louches

Qui toutes mangent en moi

Quand je surnage à peine 

Dans un océan rouge et sans gluten.


Mon chien me suit difficilement

Bien que je sois complètement immobile

Et invisible, entre deux vagues,

Entre deux soleils ensalivés. 


Chez moi il y a des tableaux

Que personne ne voit ;

Il y a même un piano et des radiateurs. 


Ce soir je mangerai des châtaignes

Et vous ne saurez rien de plus.


C'est Noël, paraît-il !

Avec ses maracas


Par le faubourg, 

Après le bal,

Par le faubourg, 

Sur un banc, en Arles, 

On voit une cérémonie

Dans le bronzage d'Annie,

Par le faubourg, 

Quand l'air est lourd 

Et qu'elle parle 

Bas, captive sentimentale

De son vieux troubadour.


C'est déjà l'hôpital 

Et c'est encore le faubourg

Quand Annie trépasse

Sous le regard vitreux

De son vieux troubadour

Avec ses maracas,

Élégiaque amoureux

À peine vertical.