Aïcha

Elle court les bois, les montagnes, et la nuit

Elle assiste les fées en leurs cérémonies

Quand du reste du monde elles sont l'insomnie,

Dévorant l'infini et le millepertuis.


Elle habite le grand secret,

Perpendiculaire au regret, 

Musclée de noir et amoureuse,

Sous le grand manteau de poudreuse.


Ses longues jambes boisées, surmontées

D'un sexe ombreux, consacré et fruité,

Sont en moi comme une tiare dressée

Au seuil de mes arrières-pensées.


O

Entre deux soupirs


Or jeté bas

Ici dans l'O

Jambes et plis

Odeurs et caresse

Oh ! Pliée

Danse du sang

Sauf pile

Et nord


— À Nancy, dévergonder la fée

J'irais volontiers.

 


Entrée

Étrange entrée qui ne dit pas son nom

Pleine de flonflons et de pinces monseigneur

Et là-dessus ses fesses ventriloques

Qui tout juste reviennent d'Amérique


Quelle pâleur dans le fond d'artichaut

Alors que l'asperge a le dédain des servantes

Et que l'abricot se drape de fables 

Immorales amorties de latin blond