Ballade

Longues lignes de legato

Peu à peu, la main droite passe

Par-dessus la main gauche.

C'est l'heure bleue,

Où glissent en se croisant

Le jour et la nuit,

Quand le dessin cède la place

À la couleur, déposée,

En retrait du monde

Et de sa rumeur,

Quand l'amer reflue

Vers le cœur,

Quand la mère perd

De vue ses enfants

Et retourne à la source.

Tout s'arrête, un instant.

C'est là, avant

Que le mouvement reprenne,

Qu'il faut dire adieu.